Le Congrès des députés espagnols devrait adopter aujourd’hui un projet de loi sur l’assistance médicale à la procréation.
Ils devraient notamment évoquer la possibilité d’autoriser la sélection des embryons issus de fécondation in vitro. Cette mesure ouvrirait la voie "aux bébé-médicaments".
Les députés devraient aussi revenir sur une loi votée par le gouvernement de José Maria Aznar qui limitait à 3 le nombre d’ovocytes fécondés dans le cas des fécondations in vitro ainsi qu’une autre loi qui prévoyait de limiter la recherche sur les embryons surnuméraires congelés avant 2003.
Le parti populaire (PP), aujourd’hui dans l’opposition, "craint que ce projet n’ouvre la voie à de futures modifications pour favoriser le clonage thérapeutique" explique Mercedes Roldos, député PP et porte-parole adjointe de la commission de la santé et de la consommation au Congrès.
"Ce texte interdit le clonage reproductif mais il autorise les recherches sur les embryons et parle également d’autoriser le diagnostic pré-implantatoire à des fins thérapeutiques, cliniques et sociales pour des personnes tierces, sans préciser qu’il s’agit de frères ou soeurs" s’insurge-t-elle. "Il nous semble plus efficace de promouvoir la conservation des cellules de cordons ombilicaux que de supprimer toute limite à la conservation des embryons" explique-t-elle.
La Conférence épiscopale dénonce de son côté "une licence légale pour cloner des êtres humains, en autorisant le clonage thérapeutique".
Même si le projet ne parle pas explicitement de clonage thérapeutique, le porte-parole adjoint du groupe socialiste dans la commission de la santé et de la consommation au Congrès, Alberto Fidalgo, ne cache pas que ce projet de loi "plaide en faveur du clonage à des fins thérapeutiques".
Un projet de loi sur la biomédecine devrait être traité cette année par le gouvernement.
La Croix (Valérie Demon) 16&17/02/06 – Le Quotidien du Médecin 21/02/06