Selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé [1], après que 766 demandes ont été formulées, 334 euthanasies ont été pratiquées en Espagne en 2023. On en recensait 288 en 2022 et 75 en 2021, sur une période allant de juillet à décembre (cf. Espagne : la Cour constitutionnelle valide la loi euthanasie).
Parmi les 766 demandeurs, 190 patients n’ont pas été euthanasiés car ils sont décédés au cours de la procédure. 21 patients avaient retiré leur demande et 33 demandé un « report ». 188 demandes ont,-elles, été refusées, soit par le médecin traitant, soit par le médecin consultant ou encore par la Commission de garantie et d’évaluation (CYGE)[2].
Au total 35% des personnes ayant formulé une demande d’euthanasie étaient atteintes d’un cancer, 35% de maladies neurologiques, et 6% de « polypathologies organiques sévères » (cf. Euthanasie : « l’impossibilité de l’encadrement inhérente à la loi même »). Pour 105 patients, il s’agissait d’une « autre maladie non spécifiée ». En outre, 18 patients se sont administrés eux-mêmes la substance létale [3] quand 316 ont eu recours à un soignant. Dans près de la moitié des cas, ils sont décédés à leur domicile.
En moyenne, les personnes ayant formulé une demande d’euthanasie ont attendu 67 jours avant que ne soit provoqué leur décès. Et 42 patients ont accepté que soient prélevés leurs organes : au total 172 organes l’ont été (cf. Dons d’organes : les Etats-Unis et l’Espagne se disputent la première place).
[1] Le ministère de la Santé espagnol a publié en novembre 2024 l’Informe de Evaluación Anual 2023 sobre la Prestación de Ayuda para Morir. Ley Orgánica 3/2021, de 24 de marzo, de regulación de la eutanasia
[2] Respectivement 119, 27 et 19. Pour 23 dossiers les données ne sont pas disponibles.
[3] NDLR : il s’agit alors d’un suicide assisté
Source : Centro de bioética, Jorge Nicolás Lafferriere (20/01/2025)