En Oregon, la loi autorise l’ « aide médicale à mourir » pour les malades « en phase terminale », ayant moins de six mois à vivre. Deux médecins doivent s’accorder sur ce pronostic et s’assurer que la décision du patient est libre et éclairée. Selon certains professionnels de santé, la loi laisse aussi la possibilité à des patients atteints de maladies curables de refuser les soins dans le but d’obtenir un diagnostic terminal et une ordonnance létale. C’est l’interprétation du docteur Toffler, directeur national du Physicians for Compassionate Care, qui explique : « Si vous êtes diabétique, découragé et déprimé et que vous arrêtez de prendre votre insuline, vous allez mourir », une situation qui entre alors dans le cadre de la loi sur la fin de vie. En effet, le texte ne précise pas s’il faut avoir « épuisé toutes les options de traitements » avant de se tourner vers l’aide médicale à mourir. En outre, des patients qui n’auraient pas les moyens de se faire soigner, pourraient également demander l’aide médicale à mourir, en toute légalité.
Cette situation fait réagir les opposants à l’euthanasie, qui ont publié les mois dernier un rapport sur les « problèmes cachés » dans la loi sur l’aide médicale à mourir en Oregon. Ils dénoncent une « loi permissive », qui avait au contraire été présentée au moment de son vote (en 1994) comme « une loi restrictive » autorisant l’aide médicale à mourir uniquement pour des patients condamnés. Depuis, la Californie, le Colorado, le Vermont et Washington ont également adopté des lois calquées sur le modèle de l’Oregon.
Selon les autorités, aucun cas de patient atteint d’une maladie chronique non terminale n’a été euthanasié. Mais pour le docteur Toffler, « il n’y a aucun moyen de savoir si des abus ont été commis dans l’Oregon » car les certificats de décès ne sont pas assez précis et les documents détruits au bout d’un an.
Washington times, Bradford Richardson (11/01/2018)