Alors qu’en Angleterre, un tribunal vient d’imposer à une femme souffrant de troubles mentaux, contre son gré, la pose d’un stérilet (cf. Choisir sa contraception ? Pas avec un handicap), la décision suscite la réaction de Michael Wee, du centre de bioéthique Anscombe à Oxford.
Le bioéthicien estime que « ce jugement est profondément problématique car il soulève des questions fondamentales, à savoir si la contraception doit être considérée comme une intervention médicale ou sociale acceptable pour résoudre un problème, et si c’est le type d’intervention que l’État ou le pouvoir judiciaire peut encourager ou contraindre par la loi ». Il considère qu’il est « malheureusement facile de considérer la contraception comme la solution, qui permet de soustraire aisément la fertilité du tableau des contraintes, sans chercher à répondre aux questions sous-jacentes qui sont celles touchant au comportement sexuel approprié et responsable, et du soutien social qui peut être accordé aux personnes vulnérables ».
Il trouve « étrange qu’on ne se préoccupe pas de savoir si la femme est mentalement capable de consentir à des relations sexuelles, alors que le juge a accepté la preuve qu’elle n’avait pas la capacité de prendre des décisions en matière de contraception ».
Enfin, Michael Wee considère que « le consentement aux rapports sexuels et le consentement à la contraception sont certainement intimement liés, et que s’il existe un doute sur la capacité de la femme à avoir des rapports sexuels véritablement consentis, cela soulève de graves questions d’abus et d’autres questions de sauvegarde concernant toute relation sexuelle antérieure, actuelle et future. La contraception ne résout pas, et peut même faire perdurer une situation aussi dangereuse ».
Bioedge, Michael Cook (26/04/2020)