En Espagne, une mobilisation pour sensibiliser les ONG et les décideurs à l’abolition de la GPA

Publié le 5 Mai, 2017

Un panel international de militants « Stop Surrogacy Now » était à Madrid au mois d’avril dernier pour rencontrer des ONG et des décideurs afin de sensibiliser les consciences sur la nécessité d’abolir la pratique de la gestation pour autrui (GPA).

 

Lors de cet évènement, Kelly Martinez, qui a été mère porteuse à trois reprises, a partagé son expérience. Un couple espagnol souhaitait qu’elle porte des jumeaux et a payé une somme d’argent supplémentaire pour que les embryons transférés soient sélectionnés de telle sorte qu’elle donne naissance à une fille et à un garçon. Quand Kelly a révélé qu’elle était enceinte de deux garçons, la pression exercée par le couple a été telle qu’elle a développé une pré-éclampsie. Le couple a refusé de s’acquitter de la somme d’argent qu’il s’était engagé à verser avant de récupérer les nouveaux nés juste après leur naissance.

L’histoire de Kelly n’est pas une exception. Elle montre la réalité de la GPA : un business dans lequel les femmes sont considérées comme des « réservoirs » et les enfants comme des produits de consommation. Kelly regrette : « Si j’avais su, je ne l’aurais pas fait ».

 

Pour Gary Powell, activiste LGBT, il n’y a pas de droit universel à être parents. Et Raul Solis, un activiste LGBT anti-GPA, s’interroge sur la tendance croissante à voir une envie personnelle se transformer en un droit ou une liberté. Selon lui, la GPA n’est pas un problème personnel. C’est un problème sociétal et politique puisque la plus grande partie des mères porteuses vivent dans des pays pauvres ou sont dans des situations de vulnérabilité.

 

Jennifer Lahl, la fondatrice de « The Center for Bioethics and Culture » et l’initiatrice de la campagne «  Stop Surrogacy Now », a appelé les décideurs à prendre conscience de l’impact préjudiciable de la GPA sur les femmes aux Etats-Unis. La GPA n’a pas seulement des conséquences sur la santé de la mère, elle a aussi des conséquences sur la santé et la filiation des enfants nés de GPA.

 

Julie Bindel, une militante féministe qui a enquêté en Inde et au Cambodge, montre que la pratique profite aux agences tout en tirant le meilleur parti de la pauvreté et de l’analphabétisme des femmes en Inde. « Les femmes sont présentées comme des marchandises, sans nom et sans visage ». En Inde, l’augmentation du tourisme procréatif a été telle que le marché a été fermé aux étrangers, mais les agences ont contourné cette interdiction en demandant à la femme indienne d’être la mère officielle pour donner l’enfant par la suite.

 

A l’échelle mondiale, plus de 6000 organisations ont signé la déclaration« #StopSurrogacyNow ».

 

Stop Surrogacy Now (26/04/2017)

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