Le 25 juin, le Congrès des députés d’Espagne a approuvé une réforme du Code pénal qui pénalise quiconque s’opposerait à la « transition de genre » médico-chirurgicale d’un mineur qui en fait la demande.
Cette mesure, proposée par le Parti socialiste espagnol, a été défendue par l’ensemble des groupes parlementaires à l’exception du parti Vox qui s’est prononcé contre, et l’Union du peuple navarrais qui s’est abstenu.
Pour les parents concernés, la nouvelle réforme implique la possibilité de peines d’emprisonnement et du retrait de la garde parentale. Les médecins, psychologues ou enseignants qui n’iraient pas dans le sens d’une « thérapie d’affirmation » sont eux aussi susceptible d’être condamnés à des peines allant de l’interdiction de travailler avec des mineurs jusqu’à la prison ferme.
Vers des « transitions de genre » entamées dans la hâte
Face au Congrès, le député socialiste Víctor Gutiérrez a dénoncé « l’une des pires formes de violences qu’une personne puisse endurer : la victime est contrainte à la haine d’elle-même et subit une véritable torture physique et psychologique ».
Le nouvel article du Code pénal, l’article 173, vise les méthodes destinées à « modifier l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre » d’une personne, et tout particulièrement d’un mineur. La loi ne prévoit aucune distinction entre la coercition et le fait d’être simplement prudent et de vouloir attendre que le temps résolve un mal-être adolescent (cf. Loi sur les « thérapies de conversion » : les parents et professionnels de santé mis à l’écart). Les enfants et adolescents doivent se voir accorder un traitement hormonal dès le moment où ils en font la demande.
Le Parti populaire se désolidarise du camp conservateur
Jusqu’alors, seuls la gauche et les partis séparatistes défendaient cette proposition de loi. A présent, le Parti populaire (PP) est rallié au camp « trans-affirmatif ». Parmi ses députés, 311 ont voté en faveur du texte, et 33 seulement ont voté contre. Ce revirement de situation a suscité la colère des milieux conservateurs et de nombreux professionnels de la santé et du droit qui dénoncent une « criminalisation du bon sens ».
Parmi les voix conservatrices, on entend que les bénéficiaires de cette loi ne sont certainement pas les enfants qui se déclarent « transgenres », mais les laboratoires pharmaceutiques qui produisent et commercialisent les hormones sexuelles de synthèse.
Sources : The European Conservative, Javier Villamor (26/06/2025) ; El Mundo, EFE (26/06/2025) – Photo : Pixabay