Les Chinois sont de plus en plus nombreux à venir « commander leurs FIV » dans les pays de l’Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande, en Malaisie ou au Cambodge. Si les frais sont de loin supérieurs à ceux qu’ils doivent engagés en Chine où une FIV coute 30 000 yuans, soit 3 980 €, ils évitent les longues listes d’attente (plus d’un an), et surtout contournent une législation très stricte en matière d’eugénisme.
Garçon ou fille ? Avec un ratio de 116 garçons pour 100 filles, la loi chinoise interdit radicalement toute sélection du sexe de l’enfant, le pays souffrant déjà d’un « alarmant déficit de femmes ». Mais la société traditionnelle préférant les garçons, le seul moyen de choisir est de frapper à la porte des cliniques étrangères. De plus, à l’image des époux Zhang, qui sont allés en Thaïlande, les Chinois veulent « profiter de la FIV pour s’assurer que leur enfant sera dépourvu de défauts génétiques », un test « interdit en Chine ». M. Zhang, pilote de ligne de 31 ans, ajoute même : « Cela représente beaucoup d’argent, mais je le dépense volontiers pour la santé de la prochaine génération ».
C’est un marché « colossal » qui s’ouvre pour ces cliniques, car avec l’assouplissement de la loi de l’enfant unique. Des millions de Chinoises ont eu l’autorisation d’avoir un deuxième enfant. En 2017, plus de la moitié des naissances chinoises étaient des deuxièmes enfants. D’autant qu’en parallèle, les Chinoises font face à des « problèmes reproductifs grandissants » : les études médicales avancent le chiffre de 12 % de femmes qui n’arriveraient pas à concevoir naturellement. L’Institut étatique de recherche Qianzhan estime que le marché de la reproduction a représenté 1,4 milliard de dollars en 2017, soit une hausse de 22 % par rapport à 2016.
Dons d’ovocytes, congélation d’embryons et gestation pour autrui sont aussi catégoriquement interdits en Chine, contrairement à la majorité des pays d’Asie.
La Dépêche (19/06/2018)