Dans la région du Hampshire, le docteur Jane Baron a pris « la liberté de prescrire, de manière « routinière », des doses d’opiacés (la diamorphine, nom médical donné à l’héroïne) dépassant le raisonnable à des patients qui n’en avaient pas besoin ». Elle l’a fait avec la complicité des médecins spécialistes de l’hôpital qui ne sont pas intervenus. Mais aussi de celle des infirmières et des pharmaciens, qui ont « administré les doses en connaissance de cause ».
Cette affaire « d’euthanasie quasiment institutionnalisée » au fait « au moins 456 morts et peut être 200 de plus entre 1989 et 2000 ».
En 2009, le « Dr Opiacé » comparaissait devant un tribunal disciplinaire. Elle a été reconnue coupable l’année suivante « de mauvaise conduite professionnelle répétée, après la mort de 12 patients ». Mais jamais « elle n’a été accusée de crime ». Et en 2003, le ministère de la santé s’est opposé à la publication d’un rapport qui pourtant concluait à des cas d’euthanasie.
Des familles se battent depuis des années « pour faire reconnaitre les faits ». Les photos des victimes ayant été publiées jeudi dans la presse, elles viennent d’obtenir, vingt ans après, des excuses publiques « au nom du NHS et du gouvernement ».
Le Echos, Alexandre Counis (21/06/2018) – On en parle à Londres : Le NHS éclaboussé par un scandale d’euthanasie