Emmannuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale, université Paris-Saclay, a souligné qu’alors que les soignants connaissant bien le « syndrôme du glissement » qui est l’expression du choix de la personne de ce laisser mourir, « M. Vincent Lambert témoigne, résolu à vivre dans le confinement d’une chambre d’hôpital, d’un non abandon, d’un non renoncement à son existence ». Cet « acte de résistance » ne cesse de manifester son inlassable désir de vivre. Aussi, pour l’éthicien, Vincent Lambert transmet « à sa façon, dans son étrange présence, celle d’un frère en humanité, une leçon de dignité, une sagesse et peut-être l’idée d’une forme inédite, voire paradoxale de résistance éthique ». « M. Vincent Lambert est le symbole de la vulnérabilité extrême dans le handicap et la maladie, le symbole d’une médecine qui réanime en des circonstances extrêmes et doute de ses obligations lorsque la tentative déçoit les promesses ». L’affaire fragilise le discours politique en matière de bioéthique soit disant soucieux des « valeurs humaines fortes et intangibles » quand « la position du gouvernement a été de saisir la cour de cassation afin que dans l’urgence elle valide le processus de sédation profonde et continue jusqu’au décès d’une personne en situation de handicap neurologique ».
Emmanuel Hirsch (29/06/2019) – La décision légale d’exclure M. Vincent Lambert de notre République exemplaire