Embryons livrés à la recherche, eugénisme, « homme augmenté » : Un amendement lourd de conséquences

Publié le 22 Avr, 2015

Le 14 avril 2015, le projet de loi santé était adopté en 1ère lecture à l’Assemblée nationale. Parmi les milliers d’amendements examinés au cours du débat il en est un, voté le 10 avril, qui libéralise dans des proportions significatives la recherche sur l’embryon (cf. Gènéthique Vous Informe du 13 avril 2015).

 

Cet amendement adopté en dépit de la procédure prévue par la loi de bioéthique « ouvre une brèche sans précédent dans le Code de la santé publique » en autorisant « les recherches biomédicales menées dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation ».

 

Les recherches ne s’étendront donc plus « seulement » aux embryons qui ne font pas l’objet d’un projet parental où à ceux qui ne peuvent être implantés en raison d’anomalies génétiques mais aussi à ceux « conservés en vue de leur transfert, si le couple y consent ». L’amendement autorise également la recherche sur les gamètes utilisés pour la conception des embryons, légitimant ainsi la « Fiv à trois parents ».

 

Pierre Olivier Ardouin, responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, s’alerte parce que les spécialistes « pourront mener des expériences destructrices pour améliorer les résultats de leur fécondation in vitro » sur  les dizaines de milliers d’embryons conservés en France. Il met en garde contre les conséquences eugénistes de cet amendement qui permettra « d’identifier les embryons de meilleure qualité » et « d’éliminer ceux qui seront étiquetés déficients ».

 

« La prochaine étape sera (…) l’amélioration du patrimoine génétique des embryons sélectionnés » ajoute-t-il, rejoignant sur ce point le Pr Alain Privat, ancien directeur de recherche à l’Inserm, qui prévoit que ces recherches, en intervenant avant la réimplantation, pourraient « ouvrir la porte à l’homme augmenté ».

 

Un amendement d’autant plus inquiétant que ces recherches « ne seront pas contrôlées par l’agence de biomédecine ».

Famille Chrétienne (Antoine Pasquier), 23/04/2015

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