Echange d’embryons en Italie: le recours aux tests ADN

Publié le 17 Avr, 2014

  A la suite de l’échange d’embryons entre deux couples au cours d’un processus de fécondation in vitro à l’hôpital Sandro-Pertini de Rome (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 14/04/2014), la direction générale de la Sécurité sociale romaine a précisé que “tous les anciens patients de l’hôpital Pertini ayant subi une opération de fécondation artificielle pourront faire faire un test ADN à leurs enfants“. 

Réagissant à cette affaire, le Dr Patrizio Bernini, psychiatre et ancien chef de service d’un hôpital romain a déclaré: “Cette affaire ne m’étonne pas plus que cela. En Italie, la santé est en pleine déliquescence, on ferme les hôpitaux publics et on signe des conventions avec le privé. La Santé italienne est dans les mains des lobbies“. Il ajoute que si des tests prénataux “étaient systématiquement effectués, cela pourrait réserver des surprises dans le cadre des FIV…

La direction générale de la Sécurité sociale a ajouté que les cellules staminales de jumeaux feront l’objet de tests et les résultats seront comparés à l’ADN des trois autres couples qui ont réalisé une FIV le même jour. Objectif? “Vérifier que les deux jumeaux ont un matériel génétique identique” et “identifier les éventuels vrais parents“. Mais le Quotidien du médecin ajoute que ces tests “risquent de ne servir à rien sur le plan juridique“, la loi italienne sur la FIV prévoyant que les donneurs ne peuvent revendiquer leur paternité. 

Ce 16 avril, une plainte a été déposée par la mère d’un des quatre couples; celle-ci a perdu un embryon après un avortement spontané et demande à ce que son ADN et celui de son mari soient comparés avec celui des deux jumeaux. Celle-ci a confié à son avocat: “Le jour de l’intervention, l’infirmière m’a appelée. Dix minutes plus tard, elle s’est excusée en disant qu’elle s’était trompée de patiente car mon nom de famille ressemble à celui d’une autre femme qui subissait elle aussi une FIV ce jour-là“. 
Le Dr Patrizio Bernini s’interroge également sur les conséquences pyschologiques d’une telle erreur pour les couples et les futurs enfants: “Que se passerait-il si on devait expliquer [à l’enfant] que des parents ont fait une FIV pour l’avoir et que les médecins se sont trompés en manipulant les éprouvettes?“. 

 Le Quotidien du Médecin (Ariel F. Dumont) 17/04/2014

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