DPN : pour une information individualisée des femmes

Publié le 25 Mai, 2011

Le Quotidien du Médecin publie une tribune sur l’information sur le diagnostic prénatal (DPN) de la femme enceinte, signée par 12 spécialistes, parmi lesquels le Dr Gilles Grangé, responsable du DIU d’échographie gynécologique et obstétricale de l’université Paris-Descartes, Emmanuel Hirsch, de la faculté de médecine de l’université de Paris-Sud-11, le Pr Jean-François Mattei, ancien ministre de la santé, le Pr Israël Nisand, chef de service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital de Hautepierre à Strasbourg.

La discussion du projet de loi de bioéthique est pour eux l’occasion de replacer la liberté de choix des femmes enceintes au centre du dispositif de dépistage. Ils souhaitent que l’objectif soit clairement de "transformer ce dépistage presque systématique avec son information trop souvent inadéquate en un dépistage individuel et choisi par la femme".

Plusieurs enquêtes scientifiques constatent en effet que de nombreuses femmes n’ont pas conscience des enjeux découlant d’un dépistage prénatal. Si celui-ci ne représente aucun danger en tant que tel, il peut aboutir en présence d’un possible handicap, notamment celui de la trisomie 21, à la poursuite d’un diagnostic qui ne sera pas sans conséquence sur la suite de la grossesse. Ces suites sont souvent méconnues par les intéressées. "Leur autonomie décisionnelle est mise à mal par ce manque d’information alors que les statistiques nationales nous indiquent qu’elles se prêtent massivement à ce dépistage", soulignent les signataires.

Le texte qui découlera de la seconde lecture du projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale pourrait permettre de pallier à ce problème.

Ils ne soutiennent pas la prise de position du Sénat systématisant la proposition du diagnostic prénatal. Elle vise selon eux à rechercher avant tout le consentement de la femme. La proposition du DPN ne doit pas se substituer à une information renforcée des femmes. Une proposition systématique instaurerait une égalité d’accès au diagnostic sans pour autant donner aux femmes enceintes l’accès à une information pertinente sur les conséquences du dépistage.

C’est pourquoi ils estiment que la liberté de choix de la femme enceinte doit prévaloir par le vote de dispositions visant à une information adéquate et individualisée. "Mettre l’accent sur l’information, c’est laisser la possibilité de ce dépistage à celles qui le souhaitent, sans que les autres ne se sentent contraintes. C’est l’opportunité d’informer sur l’intérêt de ce test, mais aussi sur ces écueils et les risques qui lui sont associés".

Le Quotidien du Médecin 25/05/2011

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