Dans son édition du 9 mai 2012, le quotidien La Croix relaie une importante affaire pendante devant la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) (Cf Synthèses de presse Gènéthique du 05/04/12 et du 23/04/12). Rappelons brièvement que cette affaire concerne celle d’une femme lettone qui, selon son avocat, Me Solvita Olsena, « n’aurait pas été ‘informée’ de l’existence du test sanguin des marqueurs sériques, qui évalue les risques que le fœtus soit atteint de trisomie. » Elle invoque que cela l’aurait empêchée d’avorter de sa fille atteinte de cette maladie.
Déjà 20 associations, réunies sous le label « stopeugenicsnow« , émettent une déclaration en ligne, soutenue par 7803 signataires, afin de demander à la Cour et aux institutions européennes « qu’elles protègent le droit à la vie des personnes trisomiques et handicapées » et que soit réaffirmé « le principe de l’interdiction de l’eugénisme« .
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, partenaire de stopeugenicsnow, « redoute que l’on en arrive à ‘un droit à l’avortement sélectif’, pourtant très éloigné de l’esprit de la Convention européenne des droits de l’homme signée en 1950, et dénonce ‘une perte de repères moraux’ « .
Grégor Pupinck, directeur de l’ECLJ, considère que « le risque sous jacent, si l’Etat letton était condamné, c’est que le dépistage prénatal soit considéré comme un soin. Si l’on pousse le raisonnement, cela reviendrait à un ‘droit à l’enfant sans défaut’, autrement dit à la reconnaissance de l’eugénisme« .