La Suisse est en plein débat sur l’autorisation du diagnostic préimplantatoire (DPI), et par ricochet, sur la PMA. Le Conseil fédéral (l’exécutif) a proposé un texte au Parlement. La Chambre haute a d’ores et déjà débattu et adopté le projet (Cf. Synthèse Gènéthique du 11 mars 2014), excluant le dépistage de la trisomie 21 ainsi que la fabrication de bébé médicaments, au nom du risque de dérives eugéniques (Cf. Synthèse Gènéthique du 12 mars 2014).
Par 138 voix contre 38 et 13 abstentions, le Conseil national vient d’autoriser hier le DPI pour les couples risquant de transmettre une maladie grave à leur enfant. “Au nom de considérations éthiques, les milieux conservateurs et une partie de la gauche ont néanmoins contesté toute ouverture”, évoquant une “pente glissante” de ce “système de sélection et d’instrumentalisation”.
Faisant fi de la position favorable de la Commission nationale d’éthique en matière de médecine humaine, le Conseil des Etats (Chambre haute) avait voté à 108 voix (contre 79) contre la possibilité de fabriquer des “bébé-sauveurs”. Cette technique permet de “choisir un embryon possédant un profil génétique qui permet au futur bébé de donner des tissus ou des cellules à son frère ou sa sœur malade”. Certains ont défendu cette technique au motif qu’en Europe, tous les pays qui ont légalisé le DPI ont autorisé la fabrication de bébé-médicament (typage HLA). Le Conseil national a suivi le Conseil des Etats en refusant le typage HLA.
Enfin, le Conseil national a refusé (à 117 voix contre 70) de limiter à 8 le nombre d’embryons créés dans un cycle de procréation médicalement assistée en vue d’un DPI et à 3 pour une FIV “normale”.
Le projet retourne désormais au Conseil des Etats et passera par le peuple, puisque cette autorisation du DPI entraine une modification de la Constitution.
Le Temps (Pierre-Emmanuel Buss) 03/06/2014 – 20minutes.ch 03/06/2014 – RST.ch (Katharina Kubicek) 04/06/2014