Lundi, le ministre de la Santé allemand, Jens Spahn, a présenté « une initiative multipartite pour introduire le consentement présumé en matière de dons d’organes ».
Actuellement, les médecins en Allemagne transplantent les organes des seules personnes qui ont activement déclaré leur intention, inscrite sur une carte de donneur ou un testament de vie, de donner leurs organes. Un tiers de la population est enregistrée sur un registre de don d’organes.
Le projet prévoit que « les Allemands seront considérés comme donneurs en cas de mort cérébrale, à moins de s’être inscrits sur un registre de refus ou de l’avoir signifié à leurs proches ».
Le ministre a expliqué que 20 des 28 pays de l’Union européenne avaient adopté un système similaire et que « tout ce que nous avons entrepris jusqu’ici n’a pas permis d’augmenter le nombre de donneurs ». Aujourd’hui en Allemagne, le nombre de personnes en attente d’une greffe est dix fois supérieur à celui des personnes greffées.
Un autre groupe de parlementaires issu de plusieurs partis demande que les personnes soient régulièrement interrogées sur leurs intentions. Ils demandent que le don d’organes reste «une décision consciente et volontaire que l’État ne puisse imposer de force».
La proposition, de fait, soulève « un problème éthique et craignent une obligation de donner » et certains dénoncent une « atteinte à la liberté de disposer de son corps ». Au sein même de la famille politique du ministre, la proposition ne fait pas l’unanimité. Le député CSU, Stephan Pilsinger, « craint de voir des ‘êtres humains’ devenir des ‘hangars de stockage de pièces détachées’ ».
Afp (01/04/2019) ; Washington Post (01/04/2019)