Porte-parole de l’association Procréation médicalement anonyme (PMA) et né suite à une insémination artificielle avec donneur (IAD), Arthur Kermalvezen, 27 ans, a cessé de s’alimenter depuis le 2 février 2011 afin de faire entendre sa demande de levée de l’anonymat du don de gamètes avant le débat parlementaire.
Devant le refus des parlementaires de lever l’anonymat du don de gamètes (Cf. Synthèses de presse du 25/01/11 et du 27/01/11), il s’interroge : “alors pourquoi avoir dit à mes parents que c’était mieux de nous révéler le plus tôt possible comment on avait été conçu (?) […] C’est là l’incohérence : on est coincé, on est dans un sas, pris entre : Je sais comment j’ai été conçu et un mur sur lequel on se casse le nez en permanence“. Il rappelle qu’il ne s’agit pas de rechercher un lien familial. “Dès que je dis que je cherche mon géniteur, les gens comprennent que je cherche mon père” déplore-t-il. “Ce n’est pas mon père. Je veux juste qu’on reconnaisse aux donneurs une toute petite part de responsabilité, de responsabilité citoyenne“. S’il en a voulu à ses parents au début, Arthur Kermalvezen raconte s’être rendu compte que le problème était systémique : “ce n’était pas à eux que je pouvais en vouloir, parce que eux-mêmes ont été pris dans un système qui les infantilisait au maximum […]. Et je leur ai dit : Le drame dans cette affaire, c’est que je mène un combat que vous auriez dû mener, mais qu’on vous a empêché de mener parce que vous êtes endettés vis-à-vis des médecins“.
Il confie que son exposition médiatique lui vaut un certain nombre de coups durs : “on est caricaturé et traîné dans la boue, comme si on voulait l’avènement d’une société du troisième Reich” explique-t-il, ou bien ce sont “nos parents, qui sont des parents défaillants, qui n’ont pas su nous dire de la bonne manière comment on avait été conçu“.
Le Monde.fr 06/02/11 – France Soir.fr 07/02/11 – Romandie news 06/02/11