Djibouti : des milliers de moustiques édités génétiquement relâchés dans la nature

Publié le 21 Nov, 2024

Face à l’épidémie de paludisme qui sévit, les autorités de Djibouti ont décidé de relâcher dans la nature des milliers de moustiques édités génétiquement (cf. Moustiques génétiquement modifiés : entre Dr Jekyll et Mr Hyde). La modification génétique effectuée empêche les moustiques femelles, qui sont vecteur de la maladie, d’atteindre l’âge adulte.

Ce « programme pilote » entend endiguer l’émergence d’une espèce de moustique résistante aux insecticides, les Anopheles stephensi. D’après les données de l’OMS, elle serait présente dans huit pays d’Afrique.

Au mois de mai dernier, Djibouti a commencé par lâcher 40.000 moustiques Anopheles stephensi génétiquement modifiés. Depuis le 6 octobre et jusqu’en avril, il en relâchera toutes les semaines. L’Etat compte par la suite construire une usine « pour produire ces moustiques destinés au continent ».

C’est la société Oxitec, une société britannique de biotechnologie, qui a développé cette « innovation » qui « peut réduire les populations de moustiques d’au moins 90% » . Elle l’a déjà mise en œuvre au Brésil, pour lutter contre la dengue, et en Floride. L’entreprise y a relâché « plus d’un milliard de moustiques génétiquement modifiés » de l’espèce Aedes aegypti (cf. Etats-Unis : des milliards de moustiques génétiquement modifiés bientôt relâchés).

L’inquiétude des défenseurs de l’environnement

Les résultats du programme pilote de Djibouti sont attendus mi-2025. Mais cette expérimentation inquiète.

En effet, l’ONG GeneWatch UK a averti dans un rapport daté de 2019 que cette technologie risquait de « modifier, de manière potentiellement dangereuse, l’évolution des moustiques et la manière dont les maladies se propagent » (cf. Forçage génétique : 16 associations appellent à son interdiction).

Selon l’association, la méthode n’est en outre pas prouvée : « des femelles pourraient se trouver parmi les mâles relâchés ou mener à ce que les moustiques sauvages migrent vers des régions voisines ».

La société Oxitec veut rassurer, affirmant que le moustique qu’elle développe est « complètement inoffensif et non toxique ». Mais, par ailleurs, « si les insectes doivent être relâchés en continu pour être efficaces, la question du coût se pose ». Un sujet sur lequel l’entreprise a refusé de communiquer.

 

Sources : News Central, Abdullahi Jimoh (19/11/2024) ; AFP (19/11/2024)

Partager cet article

Synthèses de presse

GPA : 13 femmes philippines condamnées au Cambodge
/ PMA-GPA

GPA : 13 femmes philippines condamnées au Cambodge

Le tribunal provincial de Kandal au Cambodge a condamné 13 femmes philippines à 4 ans d'emprisonnement pour leur implication dans ...
Royaume-Uni : la justice autorise une GPA post-mortem
/ PMA-GPA

Royaume-Uni : la justice autorise une GPA post-mortem

Un tribunal britannique a autorisé un homme à recourir à la maternité de substitution en utilisant un embryon issu des ...
« Capsule » de suicide : une enquête toujours en cours et déjà des projets de croissance
/ Fin de vie

« Capsule » de suicide : une enquête toujours en cours et déjà des projets de croissance

La justice suisse a libéré une personne qui avait été placée en détention provisoire après le décès d’une Américaine ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.