Depuis moins de trente ans, l’échographie foetale a révolutionné la prise en charge des femmes enceintes et de leur bébé. 97,4% des futures mères bénéficient d’au moins 3 échographies au cours de leur grossesse.
Toutefois, un rapport remis hier par le Comité national technique de l’échographie de dépistage prénatal au ministre de la santé Philippe Douste Blazy montre les difficultés d’une profession jugée "en crise" et dénonce "la réduction de l’offre de soins".
Les auteurs du rapport ont rappelé que l’échographie foetale "a connu un développement si considérable et si rapide que la pratique a précédé l’évaluation".
Selon le rapport, "la qualité des actes d’échographie de dépistage est inégale". D’une région à l’autre le dépistage de certaines anomalies varie sensiblement.
Pour remédier à ces disparités, le comité préconise un "contrôle qualité" du matériel utilisé et de la formation initiale des praticiens. Ces derniers traversent une véritable crise de leur profession. Mal rémunérés, soumis à un risque judiciaire de plus en plus important beaucoup ont décidé de cesser cette activité. Ainsi "deux tiers des radiologues qui pratiquaient des échographies foetales ont mis fin à cette activité" souligne le rapport. Les échographistes sont tenus à une obligation "de moyens" et non "de résultat". Or la banalisation de l’échographie a laissé penser que cet examen avait pour but de prouver que l’enfant est normal. Or la notion de normalité est illusoire et toutes les anomalies ne sont pas décelables souligne le rapport qui plaide pour une "action de pédagogie sociale".
Le comité milite aussi pour une meilleure information du public afin de "clarifier les objectifs et les limites du dépistage échographique" et souhaite "une réflexion sociale sur la place et l’accueil des enfants handicapés".
Le Monde (Sandrine Blanchard) 02/06/05 – Libération (Sandrine Cabut) 02/06/05