En principe, tous les être vivants ont un ADN constitué de l’assemblage de quatre bases ou « lettres »: A pour adénine, T pour thymine, G pour guanine et C pour cytosine. Ces lettres sont associées par paire pour former le code génétique propre à chaque organisme, par exemple « AATTCGTAGC« .
Mais selon la revue scientifique Nature, cela pourrait changer. En effet, une équipe de scientifiques du Scripps Research Institute de la Jolla, en Califormie, est parvenue à insérer deux nouvelles lettres, inexistante à l’état naturel, « dans le génome d’une bactérie – [la bactérie Escherichia coli ou E-coli] -, et à la faire se répliquer sur plusieurs génération« . Cette nouvelle paire de bases non naturelles, d5SICS et dNaM, se serait retrouvée dans 99,4 % des descendants de la bactérie.
Floyd Romesberg, chercheur au Scripps Research Institute de la Jolla: « Ce que nous avons fait, c’est créer un organisme qui accueille sans l’altérer de l’information génétique supplémentaire. Nous travaillons maintenant sur la récupération de cette information« .
Actuellement, aucun élément ne permet de dire qu’apportera une telle manipulation génétique. Dans un communiqué, Floyd Romesberg précise: « cela montre que d’autres solutions sont possibles (en dehors de l’assemblage A-T, C-G) pour stocker de l’information« . Il ajoute: « cela nous rapproche un peu plus d’une biologie d’ADN qui laisse entrevoir une quantité d’applications excitantes, de nouveaux médicaments à de nouvelles sortes de nanotechnologies« .
En conclusion, le journaliste du Figaro tient à mentionner que si les chercheurs parviennent « effectivement à récupérer l’information génétique artificiellement introduite dans les cellules, les débouchés médicaux et économiques seront effectivement énorme« . Ainsi, législateurs et éthiciens vont avoir un rôle important à jouer pour encadrer ces « nouvelles perspectives vertigineuses« . Car ici, termine le journaliste, « les scientifiques ne modifient pas seulement les créations de la Nature. Il créent la Nature« .