Deux ans et demi de prison pour l’homme qui envoyait des pilules abortives par la poste

Publié le 6 Mai, 2021

Un Londonien de 41 ans a été arrêté par la police britannique pour avoir vendu des pilules abortives par correspondance. Intermédiaire d’un site internet indien de vente en ligne, il détenait tout un stock de pilules chez lui, qu’il postait chaque jour aux acheteurs britanniques.

« Vous avez admis avoir envoyé ces pilules à des personnes inconnues de vous, dans des circonstances inconnues, en sachant que ces pilules seraient utilisées pour provoquer des avortements illégaux », a déclaré la juge Karen Holt, de la cour d’Isleworth. « Vous deviez clairement prévoir que les pilules seraient prises en dehors de soins médicaux appropriés, par une personne qui pouvait elle-même être vulnérable »..Satbal Singh a été condamné à deux ans et demi de prison, car « il cherchait à tirer un profit financier de ces situations désespérées » (cf. « Avortements par La Poste » et pression sur les femmes : les médecins britanniques alertent). « Fournir des médicaments en dehors d’un établissement de santé sans supervision médicale appropriée est illégal et dangereux » a rappelé Louise Pinder, du CPS[1].

La police a été alertée par une clinique privée du Gloucestershire. Elle suivait la grossesse d’un couple, la mère ne s’est jamais présentée pour l’accouchement. « On lui a dit qu’elle ne pouvait pas légalement se faire avorter à ce stade avancé de la grossesse », a expliqué le procureur. Lorsque le couple a demandé l’IVG, en septembre 2018, les délais légaux étaient dépassés depuis plusieurs semaines. « Le bébé aurait dû naître entre le milieu et la fin du mois de novembre 2018 ». Après le refus de la clinique, les parents ont fait des recherches sur internet et ont trouvé ce site, basé à Mumbaï en Inde. C’est le père qui a effectué la commande.

Lorsque la police a perquisitionné le domicile, ils n’ont pas trouvé le bébé, et les parents « ont donné des récits contradictoires sur la façon dont la grossesse s’est terminée ». La police a découvert l’enveloppe qui avait servi à l’envoi des comprimés, ce qui leur a permis de retrouver la trace de Satbal Singh. « Il apparaît tragiquement que le bébé est la véritable victime dans cette affaire », a déclaré la juge Karen Holt. Le couple, qui a également été arrêté, fait actuellement l’objet d’une enquête.

 

[1] Le Crown Prosecution Service (CPS) poursuit les affaires criminelles qui ont fait l’objet d’une enquête de la part de la police et d’autres organismes d’investigation en Angleterre et au Pays de Galles.

Source : Evening Standard, Tristan Kirk (05/05/2021) – Photo : iStock\DR

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