Des questions autour des greffes d’organes et de tissus

Publié le 26 Mar, 2009

Dans son ABC de la bioéthique, le journal La Croix aborde aujourd’hui la question des greffes d’organes et de tissus.  Pour la plupart des acteurs du dossier, la loi actuelle paraît satisfaisante. Pourtant, trois questions devraient être débattues : la nature du consentement (présumé ou explicite) du donneur d’organes, le développement des prélèvements sur cœur arrêté et les dons effectués par les personnes vivantes.

Les lois de bioéthique de 1994 et de 2004 réaffirment le principe de l’inviolabilité et la non patrimonialité du corps humain. Elle garantit aussi la gratuité et l’anonymat du don. Cet anonymat ne concerne pas les dons d’organes faits par des personnes vivantes. Ce type de don est aujourd’hui très encadré.

Les parlementaires devraient débattre de l’opportunité de remplacer le consentement présumé par un consentement explicite. Aujourd’hui, il existe un registre  national du refus sur lequel peut s’inscrire toute personne qui ne souhaite pas que l’on prélève ses organes à son décès.  Les personnes qui n’y figurent pas sont présumées consentantes au don. Dans la pratique les médecins demandent toujours à la famille quelle était la position du défunt et leur demande aussi leur avis. La plupart du temps, la famille s’oppose au prélèvement.  A partir de ce constat, certains estiment que la France devrait adopter un régime de consentement explicite avec la mise en place d’un registre du "oui".

Autre question à débattre : celles des prélèvements sur cœur arrêté, c’est à dire sur des personnes décédées d’un arrêt cardiaque. Cette technique est autorisée en France depuis 2005 pour augmenter le nombre de greffons. Elle reste toutefois délicate à mettre en place. En effet, dans ce cas, il ne doit pas s’écouler plus de deux ou trois heures entre le constat du décès et le prélèvement. Par ailleurs,  grâce à la technique de "ressuscitation", il est parfois possible de faire revenir des patients à la vie après un arrêt cardiaque prolongé. En agissant vite, on peut être amené à se demander si l’on ne prélève pas des organes sur un patient qu’il aurait été possible de réanimer.

Enfin, les parlementaires devraient débattre sur l’opportunité d’élargir le cercle des donneurs vivants à l’ensemble de la famille, voire à des proches sans lien génétique avec le receveur.

La Croix (Pierre Bienvault – Anne-Bénédicte Hoffner et Martine de Sauto) 26/03/09

Partager cet article

Synthèses de presse

Angleterre : Des animaux de compagnie sur mesure ?
/ Génome

Angleterre : Des animaux de compagnie sur mesure ?

La loi sur les technologies génétiques a reçu l’assentiment royal. Tous les animaux vertébrés pourront être génétiquement modifiés ...
Un donneur de sperme et 550 naissances
/ PMA-GPA

Un donneur de sperme et 550 naissances

Aux Pays-Bas, un donneur de sperme doit être traduit en justice afin de le faire arrêter ses « dons » ...
Belgique : vers la possibilité de changer plusieurs fois de genre et de prénom
/ Genre

Belgique : vers la possibilité de changer plusieurs fois de genre et de prénom

Le ministre de la Justice belge a annoncé la suppression du principe d’irrévocabilité et de la procédure devant le tribunal ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres