L’équipe britannique d’Helen Sang de l’Institut Roslin (Ecosse), associée aux firmes Viragen et Oxford Biomedica, a réussi à produire des poules transgéniques sur 5 générations qui pondent des œufs dont le blanc contient des protéines thérapeutiques destinées à l’homme. Ces résultats sont publiés dans la revue scientifique américaine des Proceedings of the National Academy of Science (Pnas).
Après plus de quinze ans de travail, les scientifiques ont mis au point un protocole de transgénèse très efficace en réussissant à créer deux lignées de poules transgéniques capables de sécréter des protéines humaines thérapeutiques dans leur œuf. L’une produit un antiviral, l’autre un anticorps monoclonal (utilisé dans le traitement contre le cancer).
On sait déjà produire chez la chèvre, la brebis et la lapine du lait contenant des protéines. En août 2006, l’agence européenne du médicament a autorisé la mise sur le marché d’une molécule, l’anticoagulant Atryn, prélevée dans du lait de chèvre. Les investisseurs sont nombreux à s’intéresser au potentiel du « pharming » (abréviation de ferme et pharmacie). Trois entreprises (Genzyme aux USA, Pharming aux Pays-Bas et Bioprotein en France) se partagent actuellement les brevets de production de protéines dans le lait.
Ce n’est donc pas la première fois qu’on essaie d’obtenir d’animaux transgéniques une production de substances thérapeutiques pour l’homme mais la technique appliquée par Helen Sang se révèle plus efficace que toutes les autres. Elle est la première à réussir à stabiliser l’expression génétique recherchée et à faire produire des quantités de protéines suffisantes (une quarantaine de microgrammes de médicament par millilitre de blanc d’œuf). Un brevet devrait être déposé.
De nombreuses difficultés demeurent, encore si bien que la mise sur le marché de ces protéines devrait prendre une quinzaine d’année
Le Figaro (Yves Misery) 16/01/07 – Le Monde (Hervé Morin) 16/01/07 – Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 16/01/07