Des placentas artificiels cultivés in vitro

Publié le 29 Nov, 2018

Des chercheurs britanniques annoncent dans la revue Nature avoir « réussi à créer un placenta artificiel à un stade très précoce », soit un organoïde de placenta, dans le but de disposer d’un modèle expérimental pour la recherche sur les complications de grossesse, les fausses couches, ou les difficultés d’implantation de l’embryon. Ils espèrent aussi comprendre « comment les médicaments pris par la mère affectent le placenta » et « pourquoi certaines infections passent cette barrière naturelle (comme le virus Zika) alors que d’autres non (comme celui de la dengue, pourtant proche) ».

 

« Notre connaissance de cet organe important est très limitée car nous manquons de bons modèles expérimentaux », explique Margherita Turco, auteure principale de l’étude. Les modèles animaux « ne fonctionnent pas vraiment » car ils sont « très différents » du placenta humain, complète Ashley Moffett, professeur au département de pathologie de l’université de Cambridge, qui travaille depuis plus de 30 ans sur la culture des cellules placentaires. Ces mêmes chercheurs ont annoncé l’année dernière avoir réussi à « reconstituer en culture des muqueuses utérines – le tissu qui recouvre la paroi interne de l’utérus et dans lequel s’implante le placenta en cas de grossesse ».

 

Cette fois ci, les chercheurs ont isolé et cultivé in vitro des cellules du « trophoblaste », un des trois tissus se formant quelques jours après la fécondation, précurseur du placenta et du cordon ombilical. Ils ont obtenu des « mini placenta » reproduisant le fonctionnement du placenta humain, notamment la sécrétion d’hormones.

 

Vivian Li, chercheuse au Francis Crick Institute en Grande Bretagne, s’est enthousiasmée de ces résultats qui « bien sûr » ne pourront conduire à « faire des bébés in vitro ».

 

Note Gènéthique :

Les cellules utilisées pour obtenir ces placentas artificiels ont été prélevées sur des placentas humains récupérés suite à des avortements précoces volontaires pratiqués au Addenbrooke’s Hospital (entre 6 et 9 semaines de grossesse).

AFP (28/11/2018)

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres