Des chercheurs de la Faculté de médecine de Hanovre (MHH) sont parvenus à fabriquer un organoïde de cœur qui produit du sang. Jusqu’à présent les scientifiques n’avaient pas réussi à fabriquer un « modèle » qui « simule à la fois le développement du cœur et l’hématopoïèse ». Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Cell Biology [1].
« Comme dans le développement embryonnaire naturel », le « mini-cœur artificiel » est constitué de trois couches de tissus « en forme de coupe ». Il comprend « l’ébauche cardiaque, les précurseurs du foie et des poumons et les vaisseaux sanguins ». « Il s’agit du premier modèle d’organe humain de ce type qui combine tous les tissus en fonction de leur développement dans l’embryon », indique le Dr Miriana Dardano, premier auteur de l’étude.
L’organoïde pourrait être utilisé pour étudier des infections, des malformations causées par des mutations génétiques ou encore des maladies comme le cancer, précisent les chercheurs. « Dans certains cas, cela fonctionne même mieux que les modèles animaux, notamment parce que ceux-ci sont soumis à d’autres influences biologiques et que les résultats ne peuvent être traduits pour l’homme que dans une certaine mesure », explique le Dr Lika Drakhlis, co-responsable de l’étude (cf. S’affranchir de l’expérimentation animale ?).
NDLR : Pour mener cette recherche, les scientifiques ont eu recours à des cellules iPS humaines mais également à des cellules souches embryonnaires. Or l’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines, prélevées sur des embryons « surnuméraires » issus de fécondation in vitro, conduit à la destruction des embryons dont elles sont issues (cf. Recherche sur l’embryon : pour quoi ?).
[1] Miriana Dardano et al, Blood-generating heart-forming organoids recapitulate co-development of the human haematopoietic system and the embryonic heart, Nature Cell Biology (2024). DOI: 10.1038/s41556-024-01526-4
Source : Medical Xpress, Stefan Zorn, Medizinische Hochschule Hannover (10/12/2024)