Une équipe de chercheurs de l’Université de Buffalo aux Etats-Unis a mis au point une méthode pour « accélérer considérablement la production de cellules humaines matures dans des embryons de souris ». L’étude a été publiée dans la revue Science Advances[1].
Les scientifiques « ont injecté 10 à 12 cellules souches humaines dans un blastocyste de souris alors qu’il était âgé de 3,5 jours ». « L’embryon de souris a ensuite généré des millions de cellules humaines matures, dont des globules rouges, des cellules oculaires et des cellules hépatiques, au fur et à mesure de son développement. » L’expérience a été arrêtée le 17e jour de développement des embryons. « C’est la première fois qu’on a généré autant de cellules humaines matures dans un embryon de souris », affirme Jian Feng, auteur de l’étude et professeur de physiologie et de biophysique à la Jacobs School of Medicine and Biomedical Sciences de l’Université de Buffalo. « Nous savons que jusqu’à quatre pour cent du nombre total de cellules de l’embryon de souris étaient des cellules humaines », précise-t-il. Et « c’est une estimation faible car nous ne pouvons pas quantifier la grande quantité de globules rouges humains générés dans l’embryon de souris », estime le chercheur. Auparavant, seules de « petites quantités de cellules immatures (….) difficiles à quantifier » avaient pu être générées.
En « inhib[ant] temporairement la kinase mTOR pendant trois heures », la méthode vise à faire revenir les cellules souches humaines « amorcées » à l’ « état naïf », « tout comme les cellules souches pluripotentes à l’intérieur d’un blastocyste de souris ». En effet, « lorsque les cellules humaines amorcées sont introduites dans le blastocyste de souris, elles ne se développent pas », explique Jiang Feng. Avec cette technique, les cellules souches humaines ont pu « se développer conjointement avec la masse cellulaire interne d’un blastocyste de souris ».
Selon Jian Feng, cette recherche « nous permet d’utiliser l’embryon de souris pour nous aider à mieux comprendre le développement humain ». Pour le chercheur, « un développement plus poussé de notre technologie pourrait permettre la génération de quantités encore plus importantes de types spécifiques de cellules humaines matures », et ainsi « créer des modèles souris plus efficaces ».
Pour aller plus loin :
Embryons chimères animal-homme : « Ces recherches posent la question de l’avenir de notre humanité »
[1] Z. Hu el al., “Transient inhibition of mTOR in human pluripotent stem cells enables robust formation of mouse-human chimeric embryos,” Science Advances (2020). advances.sciencemag.org/content/6/20/eaaz0298
Medical Xpress, University at Buffalo (13/05/2020)