En France et en Suisse, les médecins sont de plus en plus désemparés face aux questions relatives à la fin de vie de leurs patients.
En France, selon Jean Léonetti, député-maire d’Antibes et auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, “beaucoup de médecins craignent que l’on donne la mort à celui qui le demande sans trop se poser de question, au nom d’une fausse compassion […] Ils craignent l’avènement d’un ‘droit à la mort’ qui bouscule leurs repères”. Pour sa part, il redoute que l’émergence des questions relatives au suicide assisté et à l’euthanasie (Cf. Synthèse Gènéthique du 16 décembre 2013 et du 24 décembre 2013), ne dissimule en réalité les “lacunes” de la politique d’accompagnement en fin de vie. “Qu’allons-nous faire pour que les personnes âgées vulnérables ne soient pas laissées pour compte ? Quid du développement des soins palliatifs, de la formation de jeunes médecins sur ces questions ?”
En Suisse, contrairement à la France, le suicide assisté est légal. A titre d’exemple, le canton de Vaud a rendu obligatoire pour les établissements de santé d’intérêt public de prendre en compte les demandes de suicide assisté. Elles sont pourtant perçues par les soignants comme un échec marquant leur impossibilité à proposer “un accompagnement et des alternatives de soins au projet de mourir”. Les principales motivations conduisant à une telle demande sont la peur “de souffrir, de la solitude, de perdre sa dignité”. “Or ce sont justement les missions des soignants” souligne Christine Bongard-Félix, responsable de l’unité d’éthique clinique de l’Institut La Source (Lausanne).
Le Figaro (Agnès Leclair) 26/02/2014 – Le Figaro (Stéphany Gardier) 26/02/2014