Des « kits CRISPR » commercialisés par un biohackeur

Publié le 26 Nov, 2017

Un ancien employé de la NASA, Josiah Zayner, « est devenu le biohackeur dont on parle », suite à ses auto-expérimentations : après une transplantation de matière fécale en 2016, il fait parler de lui « en s’injectant un système CRISPR censé doper les gènes produisant la tyrosinase, une enzyme nécessaire à la production de mélanine ». Toutefois le résultat n’est pas au rendez-vous : « ça aurait dû me faire bronzer. Je n’ai rien vu. Soit je n’en avais pas mis assez, soit ça n’a pas été transmis aux cellules », explique le jeune homme de 36 ans. Enfin en octobre, lors d’une conférence de biologie synthétique à San Francisco, « il s’est injecté dans l’avant-bras de quoi modifier les gènes de ses cellules musculaires », dans l’objectif de « voir son muscle gonfler ». Mais « pour le moment, on ne voit rien », déclare-t-il.

 

Josiah Zayner a fait ses études à l’université de Chicago, dans le laboratoire de Luciano Marraffini, « un des pionniers du système CRISPR d’édition du génome ». Puis, en poste à la NASA, il utilise CRISPR pour « mettre au point des bactéries capables de dégrader le plastique ». Mais si « la recherche l’enthousiasme », le cadre de l’entreprise ne le satisfait pas. Il créé alors The Odin, une start-up financée par crowdfunding, qui emploie quatre salariés dans « un laboratoire sauvage ». La société commercialise des kits CRISPR pour « mettre l’outil d’édition du génome à la portée de tous ». « De 28 dollars pour la version basique à 159 dollars pour l’équipement complet », il propose « différentes expériences : la plus courante consiste à modifier l’ADN d’une bactérie pour en changer la couleur. La plus perfectionnée permet de modifier une levure afin de mettre au point une levure de bière… fluorescente ». Chaque jour, une vingtaine de commande sont expédiées à travers les Etats-Unis, vers des écoles, des clubs d’amateurs ou des « passionnés ».

 

Encouragé à ses débuts par Georges Church, « professeur à Harvard et figure de proue de la biologie synthétique », le biohackeur divise. Pour Sam Sterneberg, biochimiste à l’université de Berkeley « ce qu’il fait avec son kit, c’est formidable. Un moyen de susciter l’intérêt du public pour la science. Mais je suis beaucoup plus réservé sur sa dernière expérience. La science doit être rigoureuse. Faire croire que l’on peut développer ses muscles sans faire de sport, c’est faux. Mais y croit-il seulement ? ».

Le Monde, Nathaniel Herzberg (27/11/2017)

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