Des juges américains autorisent des grands-parents à avoir une descendance de leur fils décédé

Publié le 21 Mai, 2019

La Cour Suprême a tranché : les parents de l’élève-officier décédé accidentellement en février ont l’autorisation de faire appel à une mère porteuse pour obtenir un descendant, conçu à partir du sperme de leur fils, congelé depuis l’accident. Peter Zhu, 21 ans, était élève dans la prestigieuse école militaire américaine de West Point, aux Etats-Unis. Il est décédé en février dernier, d’un accident de ski. Ses parents, Chinois, sont d’autant plus dévastés par la mort de Peter qu’il était non seulement fils unique, mais aussi unique petit-fils mâle de son grand-père. Il était donc spécialement investi de la mission de « perpétuer son héritage culturel et familial » (cf. Après le décès accidentel de leur fils, des Chinois réclament son sperme pour se fabriquer un nouvel héritier).

 

Les directives publiées en 2018 par l’American Society for Reproductive Medecine concernant le prélèvement et l’utilisation posthumes de gamètes à des fins de reproduction stipulent précisément que « cela peut être justifiable si le défunt l’a autorisé par écrit », ou, à défaut, à la seule demande du conjoint ou compagnon survivant. Peter Zhu n’a laissé aucune directive écrite, mais John Colangelo, le juge de la Cour Suprême qui a rendu la décision, a expliqué que les parents de Zhu « ont témoigné au sujet de conversations où il a parlé de son rêve d’avoir plusieurs enfants et de la responsabilité qu’il ressentait de perpétuer son héritage culturel et familial ». Des professeurs de West Point ont confirmé que Peter avait énoncé à plusieurs reprises son désir d’avoir des enfants plus tard. Le juge a estimé que ces témoignages valaient une autorisation écrite de Peter Zhu et a autorisé ses parents à disposer comme ils l’entendaient du sperme congelé, actuellement conservé dans une banque de sperme.

 

Le juge a uniquement fait remarquer « des considération éthiques potentielles », ainsi que de possibles « réticence de certains médecins à aider pour des raisons éthiques » à une conception post-mortem avec mère porteuse.

 

Pour aller plus loin :

En Chine, un petit garçon nait par GPA quatre ans après le décès de ses parents

Des grands-parents fabriquent un enfant à partir du sperme prélevé sur leur fils décédé

En Inde, des médecins refusent de prélever le sperme d’un patient en état de mort cérébrale

Au Royaume-Uni, un juge autorise le prélèvement du sperme d’un homme mourant en vue d’une FIV

Australie : La Cour Suprême du Quennsland donne le droit à une jeune femme d’utiliser le sperme de son ami décédé

Fabrication d’enfant post-mortem : en Israël, la Cour d’appel dit non

Insémination post-mortem : son mari assassiné, la jeune femme demande une FIV

Huffington Post (20/05/2019) – Parents Of Dead West Point Cadet Can Use His Sperm To Produce Child, Judge Says

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