La mesure a longtemps fait polémique mais le juge du district américain Tanya S. Chutkan vient de trancher en vue de faciliter l’accès à l’avortement pour toute immigrée clandestine souhaitant mettre fin à sa grossesse : l’information devra être largement distribuée aux mineures en situation illégale. Des affichettes dans les dortoirs, une information supplémentaire en cas de grossesse, le numéro de téléphone d’un avocat à appeler gratuitement… Des informations qui doivent être fournies dans la langue maternelle de l’enfant quelle qu’elle soit.
Le Ministère de la Justice a prévu de faire appel, arguant que la mesure risquait d’inciter toutes les adolescentes d’Amérique du Sud, où la législation est globalement très stricte concernant l’avortement, à faire le dangereux voyage jusqu’aux Etats-Unis en cas de grossesse. De plus, toute dépense visant à faciliter un avortement est interdite par la loi fédérale. Le gouvernement propose plutôt que les jeunes filles acceptent une expulsion rapide si elles découvrent leur grossesse, ou qu’elles commencent un travail, pour pouvoir faire en toute légalité le choix d’un avortement ou d’une poursuite de leur grossesse aux Etats-Unis.
Pour aller plus loin :
Etats-Unis : l’avortement des migrantes mineures non accompagnées en question
Migrante enceinte : La Cour fédérale de Washington autorise l’avortement
Washington Times, Stephen Dinan (15/04/2018)