Des infirmières belges quittent les unités de soins palliatifs, « maisons de l’euthanasie »

Publié le 19 Jan, 2018

Des infirmières belges et des assistantes sociales spécialisées dans les soins aux personnes en fin de vie quittent les unités de soins palliatifs  parce qu’elles se transforment en « maisons de l’euthanasie ». Parmi les équipes hospitalières, un nombre croissant de personnes quittent ce secteur parce qu’elles ne veulent pas être réduites à préparer les patients et leurs familles aux injections létales. C’est ce qu’affirme le professeur Benoit Beuselinck, oncologiste consultant à l’hôpital de l’université catholique de Louvain qui ajoute que les infirmières considèrent que les demandes d’euthanasie sont « un fardeau impossible » « en complète contradiction avec leur désir initial d’administrer d’authentiques soins palliatifs aux personnes en phase terminale ».

 

Dans un livre Euthanasia and Assisted Suicide : Lessons from Belgium, le professeur Benoit Beuselinck montre comment la légalisation de l’euthanasie a corrompu la médecine belge « en sapant les soins palliatifs et en mettant les patients en danger mortel ». Pour lui, l’euthanasie constitue une « menace réelle pour la pratique de la médecine » et il regrette que les droits des professionnels de la santé et des établissements de santé à l’objection de conscience soient insuffisamment protégés.

 

Il remarque que les médecins hospitaliers évitent les demandes d’euthanasie en les renvoyant aux unités de soins palliatifs, « pensant que ces médecins sont habitués à traiter les questions de fin de vie ». (…) De ce fait, ce sont ces médecins des unités de soins palliatifs qui se voient obligés d’euthanasier les patients qui leur ont spécifiquement été envoyés à cette fin. Aussi, « certaines unités de soins palliatifs ont décidé de ne plus admettre de patients s’ils avaient une demande active d’euthanasie pour empêcher leurs unités de soins palliatifs de devenir le lieu d’exécution de toutes les demandes d’euthanasie de l’hôpital ».

 

Le livre explique que le gouvernement, cynique, sabre les budgets des soins palliatifs au fur et à mesure que le nombre de personnes décédées par euthanasie en Belgique augmente.

 

Si l’accès à l’euthanasie est limité par la loi aux adultes dont les souffrances sont intolérables et qui sont en capacité de donner leur consentement et aux mineurs émancipés, entre 2010 et 2015, les médecins pratiquant l’euthanasie sont passés de 954 à 2021. La loi est interprétée de façon tellement libérale que l’euthanasie est effectivement disponible à la demande et que les médecins pratiquent des injections létales sur des personnes malades, démentes et souffrants de troubles psychiques.

Catholic Herald, Simon Caldwell (18/01/2018)
 

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