Le biologiste Juan Carlos Izpisúa Belmonte, qui dirige un laboratoire au Salk Institute en Californie, annonce avoir créé en Chine des embryons chimères singe-homme. Aux Etats-Unis, il est interdit d’utiliser des fonds publics pour ce type de recherche « inquiétantes » et « extrêmement controversées », mais en Chine la législation est plus souple, « ce qui explique probablement pourquoi la recherche s’y déroule ».
L’objectif du chercheur est de faire naitre des animaux porteurs d’organes humains. Au stade embryonnaire, il injecte dans l’embryon animal des cellules souches humaines, après avoir désactivé chez l’animal les gènes impliqués dans la croissance de l’organe voulu. L’étude se poursuit pendant « plusieurs semaines » au terme desquelles les embryons sont détruits. Ses premiers essais chez le porcs se sont révélés non concluants (cf. Création d’embryons porc-homme : les chimères captivent les chercheurs, mais suscitent de graves problèmes éthiques ). Il espère que la plus grande proximité génétique entre les singes et les humains donnera des résultats différents.
Pour Pablo Ross, chercheur vétérinaire à l’Université de Californie qui a participé aux travaux sur les chimères porc-humain, il n’est pas pertinent de travailler avec des primates, en particulier à cause de leur durée longue de gestation. Il soupçonne que l’objectif soit plutôt d’investiguer les « questions de distance évolutive et de barrières interspécifiques » entre les espèces vivantes.
Pour aller plus loin :
- Le Japon autorise la première expérience de chimères animaux-humains
- Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique
MIT, Antonio Regalado (01/08/2019) – Scientists are making human-monkey hybrids in China
El Pais, Manuel Ansede (31/07/2019) – Científicos españoles crean quimeras de humano y mono en China