La chirurgie fœtale pour le spina bifida [1] est courante depuis les années 1990 mais essayer de réparer la colonne vertébrale in utero est une opération difficile et ouvrir l’utérus peut provoquer une naissance prématurée. Le docteur Michael Belford du Baylor College of Medecine à Houston au Texas a mis au point une nouvelle technique consistant à extraire l’utérus de la mère pour « réparer la colonne vertébrale avant que le liquide amniotique n’endommage davantage le tissu nerveux ».
L’une des premières opérations a été réalisée le mois dernier sur une patiente de 28 ans, Lexi Royer, à qui on avait initialement proposé un avortement. Elle a préféré participer à cette chirurgie expérimentale alors que son bébé avait 24 semaines. Le chirurgien a extrait l’utérus, et a réalisé deux incisions, l’une pour un foetoscope [2] et l’autre pour les instruments chirurgicaux. Il a ensuite détendu l’utérus par insufflation de dioxyde de carbone pour créer un espace opératoire suffisant, permettre une visualisation adéquate et la manipulation des instruments. Alors que le fœtus était sous anesthésie, l’équipe a déplacé de la peau sur la moelle épinière exposée et l’a recousue, avant de replacer l’utérus dans le sein de la mère. L’accouchement est prévu pour le mois de janvier.
Cette opération a été réalisée vingt-huit fois avec succès. Des questions demeurent toutefois quant à l’usage du dioxyde de carbone pendant la procédure qui pourrait ultérieurement provoquer des dommages neurologiques.
[1] Le spina-bifida est le développement incomplet de la colonne vertébrale. Il s’agit d’une malformation qui survient avant la naissance, causant la paralysie et la perte de sensibilité des membres inférieurs. Cette malformation touche 24 bébés sur 100 000. (cf. Un petit garçon atteint d’une complication rare de spina bifida défie les prédictions des experts )
[2] Une caméra conçue pour éclairer et filmer de l’intérieur.
The Telegraph, Sarah Knapton (24/10/2017)