Depuis plusieurs années, divers expériences ont permis de mieux comprendre les mécanismes de dédifférenciation cellulaire. Ainsi a-t-on réussi à reprogrammer des cellules souches vers une différenciation « imprévue » au départ. Cependant, jusqu’à présent, il est impossible d’affirmer qu’une cellule différenciée de l’organisme peut être réinitialisée dans le cadre d’un processus naturel.
Or une étude publié dans le « Lancet » par une équipe de chercheurs chinois, permettrait de vérifier cette différenciation dans des conditions plus proches du milieu naturel que ce qui avait déjà été fait jusqu’alors. L’étude a porté sur 8 patients affectés d’ulcères aux jambes. Ces plaies ont été traitées au préalable avec un « facteur de croissance épidermique recombinant humain » (rhEGF). Lors de biopsies prélevées plus tard à la limite des plaies, on a retrouvé plus de cellules souches chez ces patients que chez ceux non traités par rhEGF.
Cette différenciation réalisée in vivo ne peut cependant pas être qualifiée de naturelle puisqu’elle requiert l’utilisation d’un facteur de croissance. Soulignons toutefois que l’EGF est une molécule naturelle mais son utilisation ne permet pas de tirer de conclusion quant aux effets naturels de la molécule. Les scientifiques espèrent que cette découverte conduira à un premier schéma de ce que pourrait être un mécanisme naturel de dédifférenciation cellulaire.
Le Quotidien du médecin 02/10/01