Le magazine Nature rapporte dans son édition du 17 octobre les travaux de deux équipes de chercheurs américains sur les cellules souches embryonnaires. Celles-ci tentent de trouver des alternatives pour rendre, selon eux, leurs travaux plus acceptables éthiquement, afin d’obtenir des financements fédéraux, interdits depuis 2001 pour la recherche sur ce type de cellules.
L’équipe du Pr Lanza, de la société Advanced Cell Technology, a réussi à produire une lignée de cellules souches embryonnaires de souris, à partir d’un embryon, sans détruire ce dernier (avec la même technique que celle du diagnostique pré-implantatoire).
Une deuxième équipe, au Whitehead Institute de Boston, a créé un embryon cloné de souris avec un ADN altéré pour qu’il ne puisse pas s’implanter dans l’utérus. En empêchant de cette façon la nidification de l’embryon, l’équipe prétend qu’il "perd ainsi son statut d’être vivant en devenir", et devient donc utilisable pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Les deux équipes pensent pouvoir passer du modèle de la souris à l’homme.
Les efforts de ces chercheurs pour trouver des solutions éthiques inquiètent le professeur Arthur Caplan, directeur du Centre de bioéthique de l’université de Pennsylvanie, car ils prouvent par là même qu’il y a bien des difficultés éthiques à travailler avec les embryons et fournissent ainsi des arguments à leurs opposants.
D‘ailleurs tous les chercheurs ne sont pas convaincus que cela apaise les tensions avec les opposants à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. "Je ne vois pas comment cela peut résoudre les problèmes éthiques", s’étonne Stephen Minger, chercheur anglais sur les cellules souches, "les opposants sont contre tout le processus de la médecine de la reproduction, et ne se satisferont pas d’embryons non viables", explique-t-il.
Le Nouvel Observateur (Cécile Dumas) 17/10/05 – The Daily Telegraph (Nic Fleming) 17/10/05 – Bionews 17/10/05 –