Comment une cellule souche aux multiples potentialités devient-elle cellule de l’os, du muscle, du derme ou de tout autre tissu ? Pour y répondre, le muscle squelettique est considéré comme un excellent modèle.
Depuis une dizaine d’années, il était communément admis que seuls deux gènes (Myf5 et Myod) étaient déterminants pour orienter le développement des cellules souches en cellules musculaires. Or 2 équipes de l’Institut Pasteur associées au CNRS * montrent que ce sont trois facteurs génétiques, et non deux, qui sont déterminants. Leur étude est publiée dans la revue scientifique Nature du 23 septembre 2004. Les chercheurs montrent le rôle prépondérant d’un troisième gène, Mrf4, dans le devenir des cellules souches musculaires. L’action de ce gène, corrélée à celle du gène Myf5, précède, et non suit comme on le pensait, celle du gène Myod dans la voie de la détermination musculaire chez l’embryon. L’étude montre que c’est à la fois l’ordre chronologique d’intervention de ces trois facteurs et leur quantité qui sont déterminants pour l’acquisition d’identité musculaire à partir des cellules souches.
Ces résultats représentent une avancée importante dans la connaissance des évènements précoces conduisant les cellules souches à se spécialiser en cellules musculaires. Ils vont permettre aux scientifiques d’affiner les outils de thérapie cellulaire pour les myopathies, et surtout ouvrir de nouvelles perspectives de thérapie génique.
* Le Groupe Cellules souches et développement et l’Unité de Génétique moléculaire du développement du CNRS-Institut Pasteur
Lire en ligne le résumé de l’article Mrf4 determines skeletal muscle identity in Myf5:Myod double-mutant mice, Nature 431, 466 – 471
CNRS 23/09/04