Une étude publiée dans la revue Nature vient confirmer l’annonce faite début septembre par des chercheurs japonais : des cellules iPS[1] obtenues à partir de cellules de peau prélevées sur un macaque ont été utilisées avec succès pour régénérer le cœur endommagé d’autres singes (cf. Cellules iPS : succès d’une allogreffe chez le singe).
Il s’agit du premier essai d’allogreffe de cellules iPS chez le macaque, « primate dont le système HLA (système de compatibilité dont dépend le succès d’une greffe) est le plus proche de celui des humains ». Pour cela les chercheurs ont prélevé des cellules de peau chez un macaque, qu’ils ont reprogrammées pour obtenir des cellules de muscle cardiaque, « en faisant correspondre une protéine particulière du système immunitaire entre donneur et receveur ». Ces cellules ont été « implantées dans le cœur de cinq macaques souffrant d’un infarctus artificiellement provoqué ». La contraction du cœur de ces singes a été améliorée, et tout phénomène de rejet a pu être évité grâce à « des traitements antirejet modérés ».
« De nombreux obstacles et défis subsistent » estiment les chercheurs qui veulent rester prudents, mais ils espèrent que cette technique pourra être testée chez l’homme dans quelques années. La réussite de cette allogreffe est « un pas en avant significatif », estime pour sa part le Professeur Sian Harding, spécialiste de la médecine régénératrice de l’Imperial College de Londres, car cela permet « d’éviter le long processus qui consiste à reprogrammer les cellules du patient ».
[1] Induced Pluripotent Stem Cells.
AFP (10/10/2016)