Un consortium international de recherche composé de 200 chercheurs travaille au projet de génome synthétique de levure, appelé Sc2.0. Sept études publiées jeudi dernier dans la revue Science font état des nouvelles « avancées vers l’assemblage du génome artificiel complet de la levure », « un important modèle de recherche en biologie de synthèse avec potentiellement de nombreuses applications industrielles et médicales ».
En 2014, ces chercheurs avaient réalisé un premier chromosome de synthèse de ce champignon microscopique unicellulaire. « Ils en ont désormais produit cinq autres, soit un tiers du total ». « Ces résultats représentent un progrès majeur vers la création du premier organisme complexe synthétique » commentent les chercheurs. Ils espèrent insérer le premier génome artificiel de levure dans une cellule d’ici deux ans. « Ces travaux ouvrent la voie à la conception de génome synthétiques pour répondre aux besoins non satisfaits en médecine et dans les industries comme la création de nouveaux enzymes ou d’antibiotiques ». Ils pourraient « résoudre des questions essentielles quant à la nature de la machinerie génétique en reprogrammant des chromosomes dans les cellules vivantes ». Ces résultats pourraient enfin développer « de plus grande capacités dans la thérapie génique, actuellement limitée à l’insertion d’un seul gène ».
Le Human Genome Project Write, lancé pour sa part en 2016, vise « la synthèse complète du génome humain. L’objectif est d’assembler par voie chimique les quelques trois milliards de bases nucléiques qui composent notre ADN, avec les gènes correspondants ». Les applications envisagées sont « inouïes » : « possibilité de créer des organes sur demande pour des transplantations, production de lignées de cellules résistantes aux virus et au cancer et accélération de la recherche clinique ».
Sciences et avenir (11/03/2017; 12/03/2017)
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