Le Pr. Denys Pellerin, chirurgien pédiatrique, vient d’être nommé à la présidence de l’Académie nationale de médecine pour l’année 2006. Lors de son allocution inaugurale, il a rappelé que rien de ce qui concerne la pratique médicale, en particulier dans sa dimension éthique, ne saurait être étranger à l’Académie de médecine.
Denys Pellerin a longtemps siégé au CCNE (Comité Consultatif National d’éthique), prenant une part active à la rédaction du rapport sur "le vieillissement" en 1998, puis à l’avis consacré à la "Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie", rendu en janvier 2000. En 2005, il a été auditionné par le Sénat dans le cadre de la loi Léonetti sur les droits du malade et la fin de vie, rejetant la distinction entre euthanasie active et passive. "L’euthanasie a pour seule définition d’être l’acte matériel de donner la mort à un individu, dans le but de soulager ses souffrances ou d’accéder à sa requête" expliquait-il. A ses yeux, l’euthanasie passive n’est "qu’une définition impropre du refus de l’acharnement thérapeutique".
L‘actualité de ces dernières semaines sur ce thème de l’euthanasie (Affaire Humbert et Tramois) a fait réagir le nouveau président de l’Académie. Hier, dans un communiqué, le Pr Pellerin s’est félicité de ce que "la loi Léonetti rende désormais sans objet toute discussion sur l’opportunité de dépénaliser ou non l’euthanasie", l’Académie se déclarant "résolument hostile à tout ce qui conduirait à cette option et à l’assistance au suicide".
Le Quotidien du Médecin 01/02/06