Lundi 26 avril, la famille d’un homme décédé une semaine « après une téléconsultation qui n’aurait pas établi le bon diagnostic » a porté plainte.
Le patient, Jean-Christophe Allemand, est un isérois âgé de 40 ans qui souffre d’un cancer et d’une « importante obésité ». Le 20 avril, après avoir décrit ses symptômes à un médecin lors d’une téléconsultation, « une soif abondante, une langue blanche et une fatigue depuis plusieurs jours », le praticien diagnostique un « champignon sur la langue, quelque chose d’assez banal ». Jean-Christophe Allemand décèdera une semaine plus tard, suite à « une banale décompensation diabétique ».
La famille est « convaincue » que l’issue aurait été différente avec une consultation en cabinet. Pour l’avocat des plaignants, Me Hervé Gerbi, il s’agit d’une « erreur médicale grave » lié à un « interrogatoire (à distance) incomplet » (cf. Téléconsultations : un risque pour le diagnostic ?).
Avec cette plainte il ne s’agit pas uniquement du décès de ce patient, mais également de la généralisation de l’usage de la téléconsultation, qui n’est « pas valable pour tous les patients » estime l’avocat. Me Gerbi appelle les médecins à « se saisir de la question » et le Conseil de l’ordre « à lancer le débat sur la pertinence de cette pratique » (cf. Téléconsultation chez Monoprix : « La médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce »).
« 19 millions d’actes médicaux à distance ont été remboursés par la Sécurité sociale » en 2020, alors qu’ils étaient seulement 320 000 à l’avoir été les 18 mois précédents.
Sources : Sciences et avenir avec AFP (26/04/2021) ; Le Quotidien du Médecin avec AFP (26/04/2021) – Photo : iStock