Débats sur la gestation pour autrui

Publié le 5 Déc, 2007
L’affaire de Dominique et Sylvie, ce couple français qui a eu recours à une mère porteuse américaine pour donner naissance à des jumelles (cf. Synthèse de presse du  05/11/07), relance le débat sur les mères porteuses.

 

Dans son courrier des lecteurs, Libération reprend quelques réactions.

 

 Ce qui caractérise notre époque, c’est l’incapacité des gens à renoncer à la satisfaction de tous leurs désirs. Oui, c’est dur de ne pas avoir d’enfant, comme c’est dur d’être handicapé ou autre… “

 

On évite soigneusement de parler des personnes concernées par le débat, à savoir les enfants. Sachant que l’enfant à naître ressent déjà beaucoup ce que la mère porteuse lui fait ressentir, plusieurs questions restent de côté. Cet enfant va-t-il se sentir désiré ? Sa vie intra-utérine ne sera-t-elle pas traumatisante ? Quelle sera sa réaction plus tard ? Par ailleurs, je ne suis pas sûr que le processus psychologique enclenché par une grossesse laisse la femme  concernée complètement de marbre (…). Tout ça n’est pas anodin et peut créer des troubles psychologiques, comme pour les fausses couches ou les avortements.”

 

La souffrance ne justifie pas tout… c’est un problème de droit ! On ne pourra jamais garantir une gestation pour autrui (GPA). C’est une illusion de croire qu’on signe un contrat, et neuf mois plus tard, hop, un bébé ! Je croyais que depuis la contraception et l’avortement, la femme n’était plus une machine à produire des bébés ! (…) La personne est hors de commerce ! Les organes, les bébés, le ventre des femmes ne sont pas à vendre ! (…)”.

 

La GPA pose un problème éthique lourd de conséquence donné par l’article 16-5 du code civil : “Les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits, sont nulles.” Le corps humain n’est pas une marchandise ! La GPA n’est finalement rien d’autre que la marchandisation du corps. L’autoriser serait ouvrir la boîte de Pandore.”.

 

Pourquoi ne pas adopter ? Pourquoi vouloir un enfant de son sang à tout prix ? La souffrance des couples ne justifie pas tout !”

 

Le Sénat se propose de réfléchir au problème de la maternité pour autrui. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, et Jean-Jacques Hyest, président de la commission des lois, proposeront cette semaine aux sénateurs qui en sont membres, la création d’un groupe de travail commun sur cette question.

Libération (Karl Laske) 05/12/07 – www.senat.fr 03/12/07

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