Auditionnés hier, mercredi 18 février, par la mission sur la révision des lois de bioéthique, Jean-Luc Bresson, président de la fédération nationale des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos), Jean-Marie Kunstmann, directeur du Cecos de Cochin, et Dominique Regnault, psychologue au Cecos de Reims, se sont prononcés contre la levée de l’anonymat relatif au don de gamètes.
D‘après Jean-Luc Bresson, pour qui "il n’y a pas d’argument scientifique établi qui conduise à lever l’anonymat", les enfants qui éprouvent des difficultés relatives à cette problématique "ne sont pas représentatifs de l’ensemble des enfants d’un don". Il estime par ailleurs que supprimer l’anonymat entraînerait une chute du nombre de donneurs et encouragerait les parents à cacher à l’enfant son mode de conception.
Dominique Regnault a insisté sur le fait que, selon elle, "l’anonymat permet à l’homme [en cas de don de sperme, NDLR] de trouver une place symbolique dans ce projet d’enfant", le donneur n’apparaissant plus comme une personne.
Jean-Marie Kunstmann estime lui que l’anonymat permet de "dépersonnaliser le produit biologique" : "les donneurs nous disent : "on veut bien donner une cellule mais on ne veut pas être investi d’aucune responsabilité". Ils n’ont pas de projet d’enfant".
La Croix (Marine Lamoureux) 19/02/09