Troisième et dernier article, dans Liberté Politique, de Pierre-Olivier Arduin, responsable de la Commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon sur la recherche sur l’embryon humain (cf. Synthèse de presse du 18/05/09 et Synthèse de presse du 06/05/09) et plus particulièrement sur ses aspects éthiques et le statut moral de l’embryon.
Dans un premier temps, il affirme que « quels que soient les résultats escomptés de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, les atteintes qu’elle porte à la dignité humaine suffisent à la condamner fermement ».
Il rappelle que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a précisé, dans son rapport préparatoire aux Etats généraux, que « quelles que soient les convictions des uns et des autres quant au statut ontologique de l’embryon humain, il est difficile de nier précisément, son caractère humain, à défaut de quoi la science s’intéresserait différemment à lui ».
Les scientifiques reconnaissent que le zygote existe dès la fusion des gamètes. Cet enfant embryonnaire est différencié, totalement distinct de ses parents et de tout autre embryon : « il s’agit biologiquement d’un être dont le patrimoine génétique nous apprend qu’il n’est ni un végétal ni un animal mais bien un individu de l’espèce humaine ».
Pierre-Olivier Arduin dénonce « le flagrant déni de dignité » du Conseil d’Etat qui a repris l’appréciation du Conseil constitutionnel de 1994 : « au regard de l’état des connaissances et des techniques […], le principe du respect de tout être humain dès le commencement de sa vie [art 16 Code civil] n’est pas applicable aux embryons fécondés in vitro ».
Il souligne que même si l’on doute que l’embryon humain soit bel et bien une personne, « accepter de le détruire reviendrait à prendre le risque de commettre un homicide ».
Et de conclure que le Conseil d’Etat a détourné le principe de dignité au profit de celui de l’utilité et qu’avec « un régime permanent d’autorisation » de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, il consacre « l’instrumentalisation irrémédiable de la vie humaine conçue ».