Selon une étude menée par des chercheurs britanniques et parue le 7 janvier dernier sur le site de la revue Environmental Health Perspectives, la féminisation des poissons des rivières résulte à la fois de la présence d’hormones féminines (œstrogènes) mais aussi de celle de substances antagonistes des hormones masculines : les anti-androgènes.
Principal auteur de l’étude, Susan Jobling (université Brunel, Uxbridge) explique : "nous avons montré que, d’un point de vue statistique, il est hautement vraisemblable que les anti-androgènes jouent un rôle dans la féminisation des poissons sauvages. Le poisson est ainsi pris entre deux feux… entre les œstrogènes et les anti-androgènes". "Beaucoup de produits chimiques d’usage courant sont des anti-androgènes. Il y a des médicaments prescrits contre le cancer de la prostate, des fongicides, des antibactériens, des parabens" ; "ces deux derniers groupes chimiques sont omniprésents dans notre vie quotidienne : dans la nourriture, dans certains savons, des détergents, des dentifrices, des désinfectants et des cosmétiques".
Le Monde (Paul Benkimoun) 21/01/09