De la congélation des ovocytes

Publié le 10 Juil, 2007

Le Figaro revient sur la première donation mère-fille d’ovocytes, annoncée la semaine dernière au cours du congrès de la Société européenne de reproduction humaine par le Pr Seang Lin Tan, directeur du centre de médecine reproductive de l’université McGill de Montréal (cf. Synthèse de presse du 04/07/07).

A 35 ans, Mélanie Boivin a fait congeler ses ovules pour que sa fille Flavie, âgée de huit ans et atteinte du syndrome de Turner (qui rend stérile), puisse un jour avoir la possibilité de devenir mère. L’enfant qui naîtrait alors serait donc le demi-frère ou la demi-sœur de Flavie, leur "mère" non biologique. Quant au père, il aura eu une descendance avec sa propre belle-mère.

Pour le Dr Jacqueline Mandelbaum, du centre de fécondation in vitro de l’hôpital Tenon de Paris, "le don intergénérationnel est sujet à controverse du fait du gommage des générations qu’il induit et du risque de pression parentale".

Outre, les problèmes psychologiques que peuvent poser de telles démarches, le taux de naissances à partir d’ovocytes congelés demeure très faible.

C‘est en 1986, en Australie, qu’ont été utilisés, pour la première fois avec succès, des ovocytes congelés. Trois naissances dont celle de jumeaux ont été obtenues après sept transferts d’embryons. "Mais durant plus de 10 ans, aucune autre équipe n’a pu reproduire ces résultats."

Depuis, une équipe de chercheurs australiens a mis au point un protocole de "descente lente en température" qui permettrait de conserver intact le capital génétique des ovocytes. Avec cette technique, Elena Porcu (Italie) a obtenu des taux de grossesse de 16 à 20% – après fécondation in vitro des ovocytes et transfert d’embryons. Le nombre de grossesses atteint le double avec des ovocytes non congelés.

"Au bout du compte, les chercheurs sont passés de 1% de naissances obtenues à partir d’ovocytes conservés dans le froid à 2%."

Il y a moins de trois ans, un nouveau protocole de conservation, la vitrification, a été mis au point après que la loi italienne ait interdit la congélation des embryons, donc des ovocytes fécondés. La vitrification "permet de passer directement de l’état non congelé où l’eau de l’ovocyte est dans son élément liquide à l’état de vitrification où cette même eau est transformée, toujours sous l’effet du froid, en ‘verre’". Avec la vitrification, le taux de naissances à partir d’ovocytes congelés est passé à 6 ou 9%.

En France, la congélation d’ovocytes, bien qu’autorisée, reste peu employée du fait de ses mauvais résultats.

Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 10/07/07

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