Le ministère de la Santé a demandé à l’INSERM d’analyser les données existantes au sujet de la potentielle dangerosité, pour la reproduction humaine, des substances chimiques présentes dans les produits de consommation, tels que le bisphénol A, les phtalates, les composés polybromés, les composés perfluorés et les parabènes.
L’exposition à plusieurs de ces substances chimiques est suspectée d’avoir une responsabilité dans l’augmentation des troubles de la reproduction humaine. Elle pourrait se trouver impliquée dans la progression des cancers des testicules, de malformations chez le petit garçon (cryptorchidie, hypospadias) ou bien de cancers hormonodépendants (prostate, sein). Un groupe pluridisciplinaire d’experts de l’INSERM (épidémiologistes, toxicologues, endocrinologues, biologistes spécialistes de la reproduction, chimistes, etc) a étudié près de 1200 articles portant sur ces produits.
Si les recherches sur l’animal sont nombreuses, on manque d’études épidémiologiques pour évaluer avec précision les risques de ces composés chimiques récents. Le plus grand nombre de données existantes concernent le bisphénol A dont les effets ne sont pas sans inquiéter : "on ne peut considérer que le bisphénol A, aux doses auxquelles la population générale est exposée, soit sans dangers pour le versant masculin de la fonction de la reproduction", estiment les experts.
Il est toutefois nécessaire de mener d’autres recherches pour confirmer ou infirmer, chez l’homme, les effets observés chez l’animal.
Le ministre de la santé Xavier Bertrand a dit attendre les résultats d’expertise, d’ici la fin de l’année 2011, avant une possible interdiction du bisphénol A.
Le Quotidien du médecin (Renée Carton) 18/04/11 – TF1 News 15/04/11