Le 8 octobre à Zurich, en Suisse, sera organisé un Cybathlon.
L’initiative se fait l’écho d’un constat : aux Etats Unis, plus d’1,6 million de personnes sont amputées et l’OMS estime que le nombre de personnes qui utilisent un fauteuil roulant dans le monde approche les 65 millions. Au quotidien, les technologies qui doivent assister ces personnes handicapées ne sont pas complètement adaptées à leur besoin : le principal reproche qui leur est adressé concerne le design, l’apparence de l’appareil est souvent privilégiée aux dépends des besoins de la personne. Par ailleurs, les équipements adaptés coûtent chers, ce qui décourage les utilisateurs.
Aussi pour encourager l’innovation dans ce domaine, Robert Riener, Professeur au Swiss Federal Institute of Technology de Zurich en Suisse, propose une nouvelle sorte de compétition : le Cybathlon, qui vise à promouvoir le développement de technologies utiles.
Aux jeux paralympiques, les athlètes cherchent le maximum de performance dans un challenge sportif. Au Cybathlon, les personnes handicapées physiques vont se mesurer les unes aux autres à travers des tâches de la vie quotidienne. Elles sont assistées de dispositifs technologiquement avancés, notamment de robots.
Au cours de ces jeux, ce ne sont pas seulement les capacités des athlètes humains qui sont testées, mais aussi les équipements utilisés qui augmentent leur mobilité. Et plus encore, la symbiose entre les deux, l’équilibre entre la bonne performance technique et sa maîtrise par un athlète, que les organisateurs préfèrent qualifier de pilote.
Six disciplines sont au programme : les prothèses électriques de jambes, les prothèses électriques de bras, la stimulation électrique fonctionnelle pour conduire des engins, les chaises roulantes électriques et les exosquelettes électriques. La sixième compétition inclut l’utilisation d’avatars virtuels contrôlés par des interfaces cerveau/ordinateur.
Chaque équipe est composée d’un pilote, de scientifiques et de fournisseurs de technologies qui font aussi du Cybathlon une compétition entre les entreprises et les laboratoires de recherche.
Contrairement aux jeux paralympiques, les pilotes peuvent utiliser n’importe quelle technique à condition qu’elle soit sans danger. Aussi, ces jeux devraient-ils permettre à des personnes plus sérieusement handicapées de participer aux compétitions. L’objectif n’est pas d’être le plus rapide ou le plus fort, mais d’être le pilote le plus compétent dans l’utilisation de ces technologies avancées pour gagner les défis imposés par la vie quotidienne.
The conversation (Robert Reiner) 01/09/2016