Dans une publication du 29 mai de la revue Nature Methods, l’équipe dirigée par le Docteur Vinit Mahajan de l’Université de Stanford met en garde les scientifiques utilisant CRISPR-Cas9 : l’outil « semble entraîner encore plus de mutations inattendues que prévues » expliquent-ils. Sans perdre leur « enthousiasme » à propos de CRISPR, ils recommandent aux chercheurs d’ « utiliser le séquençage du génome entier » et non les seuls algorithmes « développés pour prédire les zones les plus susceptibles de subir des délétions et des insertions non voulues ».
Car ces algorithmes, « performants quand CRISPR est utilisé dans des cellules ou des tissus en laboratoire », atteignent leurs limites « pour une application à l’échelle de l’animal vivant ». En effet, les chercheurs ont mis en évidence plus de 1500 mutations d’un seul nucléotide et plus de 100 délétions et insertions plus grandes chez deux animaux traités indépendamment avec CRISPR, sans qu’aucunes n’aient été prévues par les algorithmes couramment employés. Par conséquent « les chercheurs n’utilisant pas le séquençage du génome entier pour trouver des effets ‘off targets’ pourraient passer à côté de mutations potentiellement importantes». Or « même un changement d’un seul nucléotide peut avoir un impact très important ».
Note Gènéthique : La « folie CRISPR »
Le quotidien du médecin, Dr Irène Drogou (29/05/2017)