Selon le journal britannique le Sunday Times, des scientifiques américains sont parvenus à créer un embryon humain génétiquement modifié. Il n’a cependant pas été transplanté dans un utérus et a été détruit après 5 jours de développement in vitro.
Ce travail, mené par les chercheurs de l’université Cornell de New York, avait déjà fait l’objet d’une publication dans la revue spécialisée Fertility and Sterility. L’équipe, dirigée par Nikica Zaninovic a eu recours aux techniques de la thérapie génique. Cette expérience a été conçue sur un embryon initialement créé dans le cadre d’un programme de procréation médicalement assistée. Les chercheurs auraient réussi à intégrer au sein du génome de cet embryon, un gène dirigeant la synthèse d’une protéine aux propriétés fluorescentes.
On pourrait imaginer que le même procédé pourrait être utilisé pour modifier artificiellement le génome des cellules sexuelles, masculine ou féminine, avant de procéder à une fécondation in vitro.
Pour certains chercheurs américains, seuls de tels protocoles expérimentaux sont de nature à faire progresser la biologie humaine fondamentale et la compréhension des affections d’origine génétique. D’autres observateurs dénoncent le danger que représente ce type de travaux. Ils craignent que cette technique ne serve à modifier, à des fins non thérapeutiques, les performances d’un organisme humain.
En Grande-Bretagne, la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) s’est saisie de la question et refuse pour l’instant d’autoriser la modification génétique des cellules sexuelles humaines. En France, l’agence de la biomédecine ne s’est pas encore prononcée sur cette question.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 14/05/08 – Bio News 19/05/08 – MedHyg.ch (Jean-Yves Nau) 16/05/08 – Le Quotidien du Médecin (E.B.) 15/05/08 – New York Times.com (Andrew Pollack) 13/05/08 – The Sunday Times.co.uk (Sarah-Kate Templeton) 11/05/08