Depuis le 1er janvier dernier, une loi est entrée en vigueur en Corée du Sud autorisant les recherches sur l’embryon. A cette occasion, le Père Dominic Woo Jae-myung, prêtre catholique, spécialiste de théologie morale et Directeur de l’Institut de recherche de la vie et la culture à l’université de Séoul, demande une révision de cette loi. Il estime en effet que si la loi interdit le clonage d’embryon humain à des fins de reproduction, le texte législatif autorise la recherche sur les embryons humains.
Le théologien dénonce certains éléments de cette loi qu’il juge inacceptable car contraires à la vie. Il explique par exemple que l’article 11 interdit le clonage reproductif et l’article 12 l’implantation d’un embryon humain dans l’utérus d’un animal ou celle d’un embryon animal dans un utérus humain. En revanche, ce même article 12 autorise les expériences d’hybridation si elles ont pour objet de tester la vitalité des spermatozoïdes. De même un article interdit de manière générale le transfert du noyau des cellules souches, mais l’autorise pour des motifs thérapeutiques.
Il rappelle que si le clonage reproductif est interdit, le clonage thérapeutique doit l’être également car "il n’est pas justifiable de tuer un embryon". Il explique également qu"un embryon créé à des fins de recherche est identique à un embryon créé pour cloner un bébé". "A ce jour, l’Église catholique constate que la conception de la vie exprimée dans la loi est fondée sur une vision mercantile et une logique économique" ajoute t-il.
Le Père Woo estime que le Conseil national de bioéthique créé pour conseiller le gouvernement sur ces questions est, de par sa composition, trop sensible aux changements politiques et aux intérêts des chercheurs. Il explique aussi que l’encadrement des recherches au sein des laboratoires privés est insuffisant.
Avant une éventuelle révision de la loi, il préconise d’encourager la recherche sur les cellules souches adultes ou du cordon ombilical qui, elles, ne présentent aucun problème éthique.
Zenit 23/02/05