Un important débat a lieu actuellement en Corée du Sud sur « fond de violences faites aux femmes » sur une éventuelle dépénalisation de l’avortement. Une guerre des pétitions fait rage entre les opposants et les défenseurs de ces mesures. L’archidiocèse catholique de Séoul a réuni près de 15 000 signatures pour rappeler que « la vie humaine doit être absolument respectée dès le premier moment de son existence ». Une pétition en réaction à celle lancée le 30 septembre pour « abolir le statut criminel de l’avortement et autoriser l’usage de la pilule du lendemain ». Selon les auteurs de cette deuxième pétition : « La Corée a un faible taux de natalité, mais une grossesse non désirée est une tragédie pour celles qui sont concernées, les bébés et le pays ».
En 1953, l’avortement avait été interdit. En 1973, la législation a été modifiée : font exception à la loi les « cas d’inceste, de viol, de maladie génétique éventuelle » ou quand la vie de la femme enceinte est en danger. Bien que « tolérée » dans les faits, les femmes qui ont recours à une IVG risquent actuellement « un an de prison ou une amende de 2 millions de wons (1 550 euros) ». La pilule du lendemain est, quant à elle, interdite.
D’après « différentes enquêtes », 30% des femmes coréennes âgées de « 15 à 44 ans auraient avorté ».
Le Monde, Phlippe Mesmer (28/11/2017)